jeudi 18 octobre 2007

Gagner moins pour travailler moins

Oui, je sais, ce n'est pas vraiment dans l'air du temps.

Pour être franche, c'est la 1ère fois de ma carrière que je me dis sérieusement que je suis prête à gagner moins pour travailler moins.
Jusqu'à maintenant, j'avais expérimenté :

  • le fameux "travailler plus pour gagner plus", bien sûr, j'ai déjà donné
  • mais aussi le très répandu, mais moins médiatique, "travailler plus pour gagner la même chose, voire moins"
Maintenant, je veux juste travailler moins, et je suis donc prête à gagner moins.

Mais attention, il ne s'agit pas de travailler moins juste pour moins travailler : je ne suis pas fainéante, bien au contraire, j'ai une fâcheuse tendance à toujours trop en faire. Non, cette fois, il y a une vraie motivation dans le fait de vouloir aménager mon temps de travail : je veux conserver du temps pour ma progéniture. C'est quand même assez louable comme projet, non ?

Seulement voilà... Demander un temps partiel, ça donne l'impression qu'on veut tirer au flanc.

C'est un problème délicat : comment convaincre un recruteur que l'on est motivée et prête à s'impliquer énormément dans son travail, mais qu'on souhaite le faire seulement 4 jours ou 3,5 jours par semaine ? Ce n'est pas parce que l'on souhaite consacrer du temps à ses enfants que l'on n'a pas envie de s'investir dans son boulot, ça doit être compatible.
Dans mon esprit, temps partiel et performance professionnelle ne sont pas antinomiques, pas plus que temps partiel et implication professionnelle. Mais quand j'annonce autour de moi que je veux travailler à temps partiel, on me rétorque souvent "ah ouais, tu cherches une planque". Et là, je ne parle pas des recruteurs mais bien des gens qui évoluent dans le même milieu socio-professionnel que moi. C'est loin d'être entré dans les mœurs, surtout chez les cadres.

Cette association trop systématique entre temps partiel et fainéantise est tout de même rageante. Pourquoi ne pas envisager que l'on puisse être aussi motivée, efficace et fiable en travaillant 4 jours par semaine qu'en en travaillant 5 ?

Les recruteurs à qui j'ai parlé de temps partiel me répondent tous la même chose : c'est faisable, tout est question d'organisation. Mais on sent bien qu'une petite lueur s'éteint dans leurs yeux lorsque je prononce les mots "temps partiel". Disons que si ça ne les fait pas fuir en courant, ça ne les fait pas non plus sauter de joie. Personnellement, je préfère être motivée et disponible 4 jours par semaine, plutôt que démotivée et peu disponible 5 jours par semaine.
Et il me semble que du point de vue d'un employeur, c'est aussi plus intéressant, et beaucoup plus rentable.

Par ailleurs, je pense qu'opter pour un temps partiel relève du courage plus que de la fainéantise : viser à la fois les titres d'employée du mois au boulot, et de maman modèle et d'épouse parfaite à la maison, ce n'est pas ce que j'appelle être fainéante, c'est courageux.

Un dernier point, que je ne mets pas en avant en entretien d'embauche, mais qui mérite d'être souligné car il peut compter pour certains employeurs : si je gagne moins pour travailler moins, je coûterai aussi moins cher !

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