dimanche 7 octobre 2007

Break professionnel à 30 ans : vaincre les barrières psychologiques et la pression sociale

La naissance d'un enfant (surtout du premier en fait) est un événement qui bouleverse la vie d'une femme, et son couple.

Quand mon fils est né, j'avais 2 solutions : laisser une petite place à mon nouveau statut de mère au milieu d'un boulot prenant, ou mettre ma vie professionnelle de côté pour quelques temps, et profiter de ma toute nouvelle maternité.

Après moult réflexions, j'ai opté pour la seconde solution.

Plusieurs facteurs ont favorisé cette décision, difficile à prendre car elle aurait forcément des conséquences sur ma carrière (même si je ne savais pas lesquelles... ça aurait été trop facile) :

  • J'avais très envie de m'occuper de mon fils, c'est évidemment de là qu'est partie ma réflexion.
  • Mon mari est chef d'entreprise et travaille énormément. A la naissance de notre fils, l'un de nous devait lever le pied. Le choix s'est porté tout naturellement... sur moi !
  • Si je ne l'avais pas fait à ce moment-là, je ne l'aurais probablement jamais fait. Car ces instants précieux ne se rattrapent pas. Si je voulais profiter de mes enfants tout petits, c'était forcément "maintenant ou jamais".
  • J'avais déjà travaillé 7 ans ; je n'étais plus débutante ou novice et considérais donc que c'était un bon moment dans ma carrière pour faire un break. Disons que je pouvais me le permettre.
  • Dans les 3 ans qui suivent la naissance d'un enfant, son père ou sa mère peuvent prendre un congé parental pour s'en occuper, sans avoir besoin de démissionner. A son retour, le (la) salarié(e) retrouve son ancien poste, c'est donc très sécurisant.
  • Il se trouve que financièrement, c'était possible au moment où notre fils est né (je rappelle qu'en congé parental, on ne touche aucun salaire et que la question financière était donc cruciale) ; mais pour en être sûr, il fallait passer par quelques calculs rébarbatifs de trésorerie... C'est à cette époque que j'ai construit un plan de tréso pour notre ménage, après avoir vécu des années sans savoir combien et comment nous dépensions notre argent.
Evidemment, comme pour toute décision lourde de conséquences, je me heurtais à des barrières (psychologiques et réelles) :
  • La peur du changement
  • La crainte de ruiner ma carrière, ou de franchement la pénaliser (il est encore trop tôt pour savoir si j'avais raison de m'inquiéter ou pas)
  • La peur de ne pas arriver à assumer socialement mon nouveau statut de "femme au foyer"
  • La crainte de ne pas parvenir à revenir dans la vie professionnelle par la suite, faute d'envie, de courage ou d'opportunités
  • L'obligation de réduire temporairement notre train de vie, et ça, c'était bien concret
Mais les craintes ou les angoisses ne pesaient pas lourd face à une si forte envie de m'occuper de mon fils. Ni face à la conviction que c'était une belle opportunité de faire ce dont j'avais envie, pour moi et pour ma famille. Pour une fois, j'étais sur le point de faire passer mon boulot après le reste.
Et de résister à la pression sociale et culturelle qui fait que pour les femmes cadres à la carrière bien lancée, l'usage veut que l'on se remette au travail rapidement après la naissance de ses enfants et que l'on mène tambour battant "toutes ses vies de front".

Le plan de tréso a été déterminant dans la décision, car le fait d'amputer nos revenus de la totalité de mon salaire n'était pas une décision à prendre à la légère, surtout à l'arrivée d'un bébé... Et la structure de notre trésorerie allait changer radicalement. Mais les chiffres tenaient la route, et l'envie de profiter de mon fils était bel et bien là.
Le choix de faire ce break a été mûrement réfléchi, en accord avec mon mari. La bonne vieille méthode du tableau à 2 colonnes, une pour les plus, l'autre pour les moins, a fait ses preuves, plan de tréso à l'appui. Il fallait que je sois à l'aise avec les aspects pratiques pour être capable de faire tomber les barrières psychologiques.

Et je l'ai fait. Après avoir soldé tous mes congés payés à l'issue de mon congé de maternité, et 2 mois avant ma date de retour théorique, j'ai posé un congé parental auprès de mon employeur. 3 ans et un deuxième bébé plus tard, ce congé court toujours.

Et si je ne sais pas encore quelles conséquences cela aura eu sur ma carrière, une chose est sûre : j'en ai bien profité et je ne le regrette absolument pas !

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