C'est sûr, ma recherche d'emploi serait plus simple si j'avais envie de retourner faire le même métier en changeant juste de boîte... Je n'aurais plus qu'à convaincre les recruteurs qu'un break de 3 ans, ça n'est pas un trou noir dans une carrière, et que temps partiel peut rimer avec motivation et implication professionnelle.
Le fait de vouloir en profiter pour réorienter ma carrière corse un peu le problème.
J'imagine que pour un employeur, embaucher quelqu'un qui s'est arrêté de travailler pendant 3 ans, c'est déjà prendre un petit risque. Un risque mesuré, certes, car mon CV et les entretiens sont là, je l'espère, pour prouver que je suis opérationnelle. Mais ça consiste quand même à faire un pari : le pari que suis toujours au top, ou que je reviendrai très vite au top.
Alors une entreprise est-elle prête à prendre en plus le risque de m'embaucher pour faire autre chose que le métier que je maîtrise ?
Vous ne savez sans doute pas que j'ai déjà fait un virage à 180° dans ma carrière. C'était il y a 8 ans (déjà !).
En sortant de Centrale en 1997, j'ai travaillé dans l'industrie, en tant que Responsable Méthodes Process d'une usine d'étirage de tubes en acier. Autrement dit, mon quotidien consistait à enfiler mes chaussures et mon casque de sécurité et à arpenter l'usine, au milieu des ouvriers, pour améliorer les process de fabrication, optimiser les gammes de fabrication, animer des groupes de travail sur la qualité totale etc... Bref, un vrai métier d'ingénieur dans l'industrie.
Au bout de 2 ans, pour des raisons diverses (à la fois professionnelles et personnelles), j'ai décidé de quitter l'industrie pour me lancer dans l'informatique. Souvenez-vous, on était en 1999, en pleine époque de la bulle internet, alors quoi de plus sexy que de rejoindre une web agency pour se mettre à l'informatique dans un milieu fun, innovant et en pleine explosion ? C'est ce que j'ai fait. C'était une vraie remise en question de passer des tubes en acier au milieu délirant du web.
J'ai troqué mes pompes de sécurité et mon casque contre un ordinateur, quelques cours de développement dans les langages de l'époque, beaucoup d'apprentissage sur le tas et à la clé, une réorientation professionnelle réussie.
J'ai déjà pris le risque de changer de métier une fois, je me sens prête à recommencer. Ca ne me fait pas peur et j'ai confiance dans ma capacité à m'adapter. Mais les recruteurs sont-ils prêts à me suivre ? Naturellement, ils me proposent des postes identiques ou similaires à ceux que j'ai occupés auparavant.
Or j'ai envie de m'éloigner des problématiques techniques, pour me concentrer sur le fonctionnel, l'organisationnel, la gestion et les aspects humains.
On dit toujours qu'il ne faut pas tout changer en même temps : secteur, entreprise, métier. Il est préférable de faire varier un seul paramètre à la fois. Dans mon cas, je pense devoir me concentrer sur des secteurs que je connais : industrie, SSII, medias, internet. Ce serait assez utopique de me lancer dans un secteur auquel je ne connais rien.
En revanche, mettre à profit ma connaissance d'un secteur et mes compétences métier, dans le cadre de nouvelles attributions, ça ne me parait pas délirant, et surtout, je trouve ça exaltant !
Plus j'avance dans ma recherche du job idéal, et plus je réalise que ce souhait de réorientation professionnelle est beaucoup plus déterminant dans les process de recrutement que le break de 3 ans. C'est plutôt rassurant !
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