dimanche 27 avril 2008

Mes nouveaux métiers

Ça fait maintenant quelques mois que je retravaille vraiment, il est temps de faire un petit bilan sur... mon travail.

Je dois bien avouer que ma plus grosse angoisse quand j'ai eu envie de retravailler, c'était de ne plus savoir faire mon métier.
Après 3 ans de break, j'avais peur de ne plus savoir diriger un projet, tenir un planning, apporter de la valeur à un projet.

Me voilà rassurée : je sais toujours gérer des projets et des clients. Ouf !
Mes compétences et mon expérience ne se sont pas volatilisées pendant je changeais des couches et que je préparais des biberons. Finalement, j'ai retrouvé très vite les bons vieux réflexes : la direction de projets, c'est un peu comme le vélo, ça ne s'oublie pas !

Ce qui est plus surprenant, c'est que j'ai l'impression de faire mon métier mieux qu'avant, ou avec plus d'aisance et d'assurance.
Est-ce le statut de consultante qui me donne l'impression que j'ai plus de légitimité, ou simplement le fait que j'ai changé, vieilli, muri ? Peut-être un peu des deux.
En tout cas, c'est un sentiment très agréable. Finalement, être consultante, c'est pour moi une nouvelle façon d'exercer un métier que je connaissais déjà.

Maintenant que j'ai validé les premières étapes - me remettre au boulot, devenir consultante, gérer tout ça en même temps que mon foyer - un nouveau challenge m'attend : je m'attaque à un nouveau métier.

Je vais être formatrice externe pour la CEGOS et dispenser des formations professionnelles de 2 à 4 jours sur le thème du management de projets.
C'est une nouvelle aventure qui commence, et que j'aborde avec beaucoup d'humilité. Et oui, j'ai déjà animé des formations dans mes boîtes précédentes, mais avoir officiellement le statut de formatrice, c'est très différent.
Les attentes de la part des stagiaires et de la CEGOS seront élevées ; compétences et assurance devront absolument être au rendez-vous.
J'espère que je serai à la hauteur, mais j'avoue que j'appréhende un peu.

Ça commencera au 2nd semestre, je vous raconterai !

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dimanche 13 avril 2008

Let me be the bad guy

Quand on bosse seul, on est bien obligé de tout faire soi-même.
C'est l'effet homme-orchestre (ou plutôt femme-orchestre en ce qui me concerne).

Le côté sympa, c'est qu'on maîtrise toute la chaîne et qu'on peut tout faire avancer soi-même. Le côté moins valorisant, c'est qu'on doit aller soi-même à la Poste ou acheter des ramettes de papier...

Moi ça ne me dérange pas vraiment. Mon métier a toujours été de gérer plusieurs projets en parallèle, de passer d'un sujet à un autre rapidement, de mettre les mains dans le cambouis et la minute suivante de faire du reporting haut niveau.

Les difficultés principales que j'identifie dans cette situation multi-casquette sont les suivantes :

  1. Difficulté à gérer les priorités : consacrer trop de temps à des sujets secondaires alors que le commercial est en souffrance par exemple et que ce qu'il faudrait, c'est vendre
  2. Risque de distraction : ne pas arriver à consacrer suffisamment de temps à chaque tâche et switcher en permanence, au risque de ne rien faire correctement et jusqu'au bout
  3. Risque d'amalgame entre différentes casquettes : ne pas arriver à dissocier les moments où l'on joue le rôle du gentil de ceux où l'on joue le rôle du méchant
Les deux premiers points sont gérables : ils demandent de l'organisation mais moyennant rigueur et discipline personnelles, on s'en sort.

Le dernier point est plus délicat car il met en jeu les relations avec le client.
Souvent, dans une boîte, ce ne sont pas les mêmes personnes qui assument le rôle du gentil et celui du méchant vis à vis du client, et c'est préférable.
Dans le terme gentil, je regroupe toutes les situations où l'on se pose comme le sauveur, celui (ou celle) qui est là pour aider le client, régler ses problèmes. Bref, le quotidien du chef de projets dont les projets se passent bien. Par méchant, j'entends le rôle que l'on tient quand ça se passe moins bien : refuser de baisser un prix, réclamer le paiement d'une facture, annoncer un retard sur un projet..

Dans l'un de mes jobs passés, quand ça chauffait sur l'un des projets que je dirigeais, mon PDG disait souvent : Let me be the bad guy. Et c'était lui qui montait au créneau pour faire avaler un truc un peu difficile au client ou annoncer une mauvaise nouvelle. Ainsi, je pouvais garder l'image de la gentille directrice de projets et c'était lui qui catalysait les énergies négatives. Cette expression m'a marquée.

Mais dans les petites boîtes, et a fortiori quand on n'a pas d'associé, on peut se retrouver le même jour à négocier dur un contrat ou un avenant, faire une super réunion de travail et essayer de se faire payer... tout ça pour le même client. Bref, jouer à la fois le good guy et le bad guy.

Et ça, mine de rien, ça demande de l'aplomb et beaucoup de détachement... J'en ai fait l'expérience récemment.

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mercredi 9 avril 2008

Je négocie mal mais je me soigne

Ohlala, t'es dure en négo !

Voilà ce qu'un prospect (depuis devenu un client, j'en suis ravie) m'a dit récemment lors d'une négociation acharnée.

J'en parle ici parce que c'est très nouveau et très encourageant pour moi, qui jusqu'à maintenant était l'exemple typique de la négociatrice faible qui lâche tout sans rien obtenir en échange.
Bref, le modèle un peu "lavette" qui, de peur d'entrer en conflit ou de risquer la rupture, dit oui à tout et n'obtient rien. Comme si le plus important était que le deal se fasse, quelles que soient les conditions.

Il faut dire que par le passé, je n'ai jamais vraiment géré seule de négociation commerciale, sans l'aide d'un commercial ou d'un partner chevronné. Je ne participais la plupart du temps que pour les aspects technique et organisationnel et me retirais de la phase avant-vente quand on abordait le contrat et les questions de prix ou les conditions de vente.

Je fais donc mes armes en matière de négociation commerciale, et c'est un domaine dans lequel je suis loin d'être douée. Ceci dit, c'est l'une des facettes du métier de consultant indépendant : je n'y couperai pas, il faut donc que j'apprenne.

Mon problème principal est que j'y mets probablement beaucoup trop d'implication personnelle, en me posant des questions idiotes et totalement hors sujet du genre : Mais qu'est-ce qu'il va penser de moi si je lui demande ça ? ou pire Il va me détester si je réclame ça et il va penser que je suis comme ci... ou comme ça... Je me sens jugée, évaluée, et du coup, je perds de vue mes objectifs dans la négo pour me laisser distraire par l'image que je renvoie et les sentiments que cela suscite chez moi.

Depuis quand une négo commerciale se place-t-elle sur les plans de la haine, de l'amour, ou de l'image de soi ?
J'essaye peu à peu de dépasser tout ça et d'appréhender cet exercice nouveau pour ce qu'il est : une simple négo commerciale au cours de laquelle chacun défend ses intérêts tout en essayant de trouver une solution qui convienne à tout le monde... et pas un concours de celui qui est le plus gentil, le plus beau, et le plus apprécié.

Grâce aux conseils prodigués par mon coach (vous avez compris de qui je veux parler), j'ai un peu moins peur de négocier. Car il faut bien avouer que je progresse.
J'ai appris et mis en pratique récemment quelques règles fondamentales qui m'ont bien aidée :

  • Toujours obtenir quelque chose en échange de ce que je lâche (surtout si ça ne coûte pas grand-chose au client en face)
  • Fixer les minimums (en-dessous desquels je préfère que le deal ne se fasse pas) et m'y tenir fermement, quitte à rompre la négo s'il le faut
  • Ne pas hésiter à laisser des blancs dans la conversation (surtout au téléphone) plutôt que de chercher à meubler parce je finis toujours par dire des bêtises
  • Ne pas donner de réponse immédiate si je ne suis pas sûre : y réfléchir à tête reposée et répondre lors du round suivant
Bon je suis loin de me sentir à l'aise et d'aimer ça (et ça m'arrivera probablement jamais) mais je pense qu'à l'usure, je finirai pas limiter les dégâts...

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